Recherche menée par Sandrine David (ISFSC), Lionel Francou (ISFSC), Antoine Delporte (ISFSC) et Danièle Peto
Objet de la recherche
Il s’agit d’établir si cette solution de relogement innovante permet (ou non) un relogement plus qualitatif et une meilleure intégration sociale que les autres mécanismes existants. La recherche articule ce questionnement autour de deux axes complémentaires :
- les représentations et le vécu des bénéficiaires du projet, qui expérimentent un équilibre précaire entre une stabilité retrouvée et l’incertitude d’un logement qui ne peut être que transitoire ;
- une action publique par projets qui institue le temporaire pour les acteurs de terrain, à cheval entre innovation sociale et incertitude de gouvernance.
Méthodologie
Il s’agit d’une recherche inductive mettant au cœur du questionnement et de l’analyse les bénéficiaires et les professionnels de terrain en lien avec le projet.
Chacun de ces groupes a fait l’objet d’un dispositif méthodologique différent. D’une part, c’est à travers l’observation et des entretiens semi-directifs que les bénéficiaires des logements modulaires ont été approchés ; et, d’autre part, nous avons organisé des focus groupes avec l’Agence immobilière sociale de St Gilles et l’asbl Diogènes. Ces derniers sont à l’origine tant du projet d’installation des modules que du projet de recherche portant sur l’expérience en cours.
Pistes futures
La recherche permettra une nouvelle compréhension de l’impact des logements modulables et de transit sur les bénéficiaires, leur parcours de réinsertion et leur rapport à l’institutionnel, tant dans le lien aux travailleurs de terrain qu’au collectif dans sa forme abstraite, la société donc. Cette compréhension sera basée sur une analyse rigoureuse, construite à partir du terrain et mêlant savoirs théoriques et savoirs pratiques. Les différents éléments d’analyse devraient dès lors nous permettre de questionner le type de public pour lequel le projet serait pertinent ou au contraire à proscrire ; de synthétiser, sous forme d’argumentaire, les points forts et/ou les difficultés majeures liées à ce type de projet lorsque la visée poursuivie est la réinsertion à long terme ; et enfin d’ouvrir le questionnement de la pertinence de ce type de dispositif non pas comme réponse aux problèmes de logements actuels mais comme une des perspectives complémentaires à d’autres types d’habitats plus classiques et à long terme.